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A 2 jours du scrutin européen, les esprits s’enflamment et le ton monte.

Le PS avec Martine Aubry change de stratégie　: taper que sur le gouvernement en place comme fer de lance ne paie pas suffisamment, elle préfère donc recentrer le débat sur l’Europe (C’était bien l’enjeu　véritable ?) en appelant de tous ses vœux à l’Europe sociale, sans que l’on cerne réellement le véritable projet fédérateur dans un PSE qui restera divisé sur la question du leader de la commission européenne.

La stratégie anti-Bayrou est plus que jamais de mise, à tel point que les sondages jouent au yoyo, de 14 à 11 %, de quoi faire perdre le fil conducteur à des électeurs pas encore vraiment décidés. Ainsi, à force de dire que Bayrou a déjà entamé sa campagne présidentielle de 2012, ce qui permet de noyer l’énorme travail réalisé par le MoDem et ses têtes de liste pour les Européennes, on en vient à oublier (et c’est le but) que plus européen il n’y a pas. Notre premier ministre, encore hier, tenait ces propos　: Bayrou n’a pas de programme. La mauvaise foi est constamment de mise et c’est à celui qui y mettra le plus de vigueur.

Le brouhaha de l’émission de hier soir A vous de juger, dans laquelle chacun s’invective plus ou moins est un exemple flagrant de l’ambiance pré-électorale tendue. Le profane en politique européenne, alors que le but était de lui faire comprendre les enjeux européens, n’a pas du pouvoir alimenter son savoir à la matière. L’animation d’une telle émission avec autant d’intervenants, aurait nécessité, semble–t’il, une autre rigueur, une autre disposition, et peut être le concours d’un autre journaliste, afin d’éviter cet imbroglio de discours et de conserver un fil conducteur tout au long de l’émission.

Le grand danger de l’abstention reste donc présent, et menace le scrutin. Les médias auront pour eux le fait de ne pas avoir suffisamment enseigné l’Europe. Pourquoi ne pas avoir proposé par exemple un thème par jour, ou une grande émission politique autre que celle de hier, à une heure acceptable et avec de véritables spécialistes　? Localement nous n’avons pas non plus, toujours été relayé dans la presse, dans nos tentatives d’ouvrir le débat avec la population.

Les résultats à venir appartiennent donc aux électeurs qui auront fait le déplacement vers les urnes. Gageons qu’ils seront créatifs.

Marie Pierre Prigent